Dans l’appartement de Simon, le soir venu…
Simon entre dans l’appartement. Il met en marche le répondeur. Des messages se font entendre, mais Simon ne les écoute pas. Simon se dirige vers…
La cuisine…
Simon ouvre le frigo. Pratiquement vide. Il attrape la dernière canette de bière, qui reste. Sort de la cuisine pour…
Le salon…
Simon ouvre les Pages Jaunes. Il s’arrête sur une page dans la section restauration rapide. Attrape le téléphone. Compose le numéro. Simon prend une gorgée de bière.
– Oui. One Minute Pizza? Ce sera un Pepperoni. Avec extra sauce piquante et extra olive. Au nom de Simon Leukis. Au 13 rue Moulin. Merci.
Dés que Simon raccroche, il entend quelqu’un sonner à la porte.
À l’entrée de l’appartement…
Simon vient ouvrir la porte. C’est le livreur de pizza.
– Wow. Vous êtes rapide, s’exclame Simon.
– Oui, c’est pour ça qu’on s’appelle « One Minute Pizza ».
Simon sort son portefeuille.
– Je vous dois combien ?
– En fait, c’est gratuit pour vous, M’sieur.
– Vraiment ? Bah… Comment ça se fait ?
– Vous êtes notre 50 000e client sur tout notre réseau de franchises. Donc, vous être l’heureux gagnant d’une pizza gratuite. Et…
Le livreur sort une brochure.
– Vous avez cinquante pour cent de réduction sur les prochaines commandes jusqu’à la fin du mois.
Simon prend la pizza, ainsi que le bon de réduction.
– Merci. C’est gentil.
– De rien, M’sieur. Au revoir.
Le livreur s’en va. Simon ferme la porte, puis s’arrête. Il cogite un court instant. Puis sourit en sortant un morceau de pizza.
Lorsqu’un bruit de voiture qui dérape se fait entendre. Tout de suite suivi par un son sourd. Des gens qui se disputent.
Simon se précipite vers la fenêtre pour voir ce qui se passe…
Dans la rue…
Le livreur de “One Minute Pizza” est en train de se livrer à une joute verbale avec un automobiliste. Le livreur ramasse sa mobylette, qui est couchée en face de la voiture de l’automobiliste.
Les deux hommes s’échangent des mots exotiques pendant quelques secondes avant d’être sépararés par des passants.
Le livreur boite un peu. Il met sa mobylette abîmée sur le côté de la rue. Pendant que l’automobiliste disparaît dans la circulation.
Au salon…
Simon s’assoit sur le divan pour manger sa pizza tout en regardant la TV.
Paris, le lendemain matin…
Le jour se lève doucement sur la capitale.
Dans la New Beatle…
Simon a les deux mains sur le volant. Il regarde droit devant lui. Il se concentre comme si sa vie en dépendait. Il prend une grande inspiration, puis… Il démarre.
Au feu rouge…
Le feu vient de passer au rouge. La New Beatle de Simon ralentit. Lorsque la voiture s’apprête à s’arrêter au feu, il passe aussitôt au vert !
Simon est légèrement étonné. Il continue son chemin.
À un autre feu rouge…
Le feu est rouge. La New Beatle s’approche du feu. Et il passe aussitôt au vert !
Dans la New Beatle…
Simon est agréablement surpris.
– Qu’est-ce que…?
Simon réfléchit un instant, puis s’élance sans s’arrêter.
Dans la rue…
Une longue rue droite avec plusieurs feux rouges. À chaque fois que la New Beatle s’approche du feu, le feu rouge se change en feu vert. Tous les feux changent au vert pour Simon.
Dans la New Beatle…
Simon éclate de rire.
– J’y crois pas, ça. J’y crois pas !
Au bureau de la secrétaire…
Simon se dirige vers Stéphanie. Il affiche un grand sourire au visage.
– Bonjour, Stéphanie. Belle journée, n’est-ce pas ?
– Bonjour, Mr Leukis. Comment allez-vous ?
– Très bien, Stéphanie. À partir d’aujourd’hui, je crois que tout va aller très, très bien. Pouvez-vous me donner la liste des prospects de mon secteur, SVP.
– Bien sûr, Mr…
– Je vous remercie, Stéphanie, interrompt Simon. Qu’est-ce que je ferrais sans vous ? Est-ce que je vous ai dit que je vous marierais si vous n’étiez pas mariée ?
– Vous me le dites tous les jours, Mr. Leukis. Mais, je ne suis pas…
Simon disparaît dans son bureau.
– … Mariée.
Dans le bureau de Simon…
Simon s’installe. Il prend un petit cadre. À la place d’une photo, il y a un miroir. Simon se fixe dans le miroir.
– Tu es un Winner. Tu es un WINNER !
Stéphanie entre dans le bureau. Simon cache tout de suite le miroir. Stéphanie devine ce que Simon était en train de faire. Elle esquisse un sourire.
– Voici la liste que vous avez demandée, Mr. Leukis.
– Stéphanie, j’ai pris une grande décision, ce matin.
Simon pause un court instant.
– Cela fait combien de temps que nous travaillons ensemble?, continue-t-il.
Stéphanie n’hésite pas une seconde.
– Trois ans, cinq mois et douze jours, Mr Leukis.
– C’est bien ce qu’il me semblait. Et, jusqu’à présent, tout s’est bien passé entre nous, n’est-ce pas?
– Oui.
– Vous êtes très attentive à mes besoins, et je suis très attentif à vos besoins.
– Oui.
– Je pense que nous formons une équipe soudée. Une équipe formidable, en fait.
– Oui.
– Et, je pense qu’il est grand temps de passer à un niveau supérieur.
Stéphanie retient son souffle.
– Oh, Mr. Leukis.
– Stéphanie.
– Oui ?
– Je pense qu’à partir de maintenant, il est temps que…
Stéphanie est pendue aux lèvres de Simon. Elle ne respire plus.
– Il est temps que vous cessiez de m’appeler « Mr. Leukis », continue-t-il. Et tout simplement m’appeler « Simon ».
Le monde vient de s’écrouler autour de Stéphanie. Elle essaie tant bien que mal de se contenir. Elle reste bouche bée pendant un court instant. Puis…
– Bien sûr… Simon. Ce sera avec plaisir, SIMON!
Stéphanie laisse tomber le dossier sur le bureau. Elle disparaît en claquant la porte.
Simon entend soudainement un cri.
– Je savais bien que cela lui ferrait plaisir, dit-il en souriant.
Simon ouvre le dossier. Il parcourt rapidement la liste de noms. Puis, un grand sourire se lit sur son visage. Il ferme les yeux et… pointe sur un nom au hasard, Dupont & Dupont Industrie.
Dans la salle de conférence de Dupont & Dupont Industrie, le jour suivant…
Une grande salle de conférence très moderne. Simon est debout face à des exécutifs, assis, silencieux. À côté de Simon, se trouve un ordinateur portable connecté à un écran géant. Dessus, on peut voir différents diagrammes.
– Comme vous pouvez le voir, finit Simon. Notre système garantit une plus grande sécurité du réseau et une aisance d’utilisation, de production et de maintenance inégalée sur le marché.
– Et… concernant le prix ?, demande un des exécutifs.
– C’est effectivement un facteur important dans les transactions de cette envergure. Je vous rassure tout de suite…
Simon tapote sur le clavier de son ordinateur. Un tableau avec une série de nombres s’affiche sur l’écran géant.
– Notre enseigne, continue-t-il, est très fière de pouvoir s’aligner avec les concurrents. Nous vous offrons aussi un mode de paiement sans frais et parfaitement adapté à vos besoins. De plus, si vous prenez une décision dès à présent, j’ai reçu l’autorité pour vous offrir ceci.
Simon sort une enveloppe de la poche intérieure de son veston. Il la tend aux exécutifs.
Chacun regarde le content de son enveloppe. Leurs yeux sont grands ouverts.
Un sourire peut se lire sur leur visage. Ils se regardent en hochant la tête en signe d’approbation.
Simon leur tend le contrat. Et avec un grand sourire…
– Je pense que nous avons un accord.
Devant le bâtiment de Dupont & Dupont Industrie…
Simon sort fièrement du building. Un sourire d’un million d’euros se lit sur son visage. Il saute dans sa voiture.
Sur la route…
La New Beatle passe à travers tous les feux rouges, qui se tournent aussitôt au vert à son passage.
Simon ne fait pas attention aux bruits de frein et de crissements de pneus des voitures qui se percutent.
Au bureau de Simon…
Simon passe plusieurs coups de file.
Au bureau des clients…
Simon fait une présentation devant des clients.
Peu de temps après…
Les clients signent des contrats. Simon leur sert la main.
Au bureau de Simon…
Simon se balade comme le maître des lieux. Tout le monde l’applaudit. Mr. Hong le félicite. Laurent ouvre une bouteille de champagne. Tout le monde boit une coupe à l’honneur de Simon.
Simon remarque James avec un carton à la main. Le regard défaitiste, James quitte les lieux dans l’ignorance totale de ses collègues. Simon oublie rapidement James et se concentre sur ses collègues.
Sur la route…
La New Beatle de Simon se faufile dans le trafic.
Dans la New Beatle…
Simon place une oreillette, et compose un numéro sur son portable.
– Allô, Esméralda?
– Ah, Tigrou. Comment tu vas ? Qu’est-ce que tu deviens ?
– Écoute, j’ai une chose incroyable à te raconter. Tu as cinq minutes ?
Dans la loge des acteurs, au studio de tournage, à Baden-Baden, en Allemagne…
Esméralda est assise en face d’un miroir. Elle est habillée d’une tenue en cuir mettant en valeur les atouts de son corps. Un coiffeur est en train de s’occuper de ses cheveux.
Esméralda a un portable collé à son oreille.
– Bien sûr, Tigrou. Ils sont en train de préparer le plan suivant. Et vu qu’il y aura une explosion, ça prendra quelque temps avant qu’on nous appelle.
– Wow. C’est assez excitant.
– Oh, tu n’as pas idée. Je m’amuse comme une petite folle. C’est aujourd’hui que j’arrête le méchant. Il va y avoir une scène de combat. Et, je vais lui en faire voir de toutes les couleurs. Je me suis entraînée pendant des semaines pour ce combat. Tu verrais les bleus que j’ai eu. Heureusement que la maquilleuse fait du bon travail. Alors, qu’est-ce que tu voulais me dire ?
Dans la New Beatle…
– Tu te souviens du sort que tu m’as jeté ? Et bien, ce truc-là fonctionne vraiment !
– Ah, tu vois qu’il ne fallait pas perdre espoir.
– C’est incroyable. En moins d’une semaine, j’ai signé plus de contrats que ces deux dernières années. Je suis l’employé le plus rentable de la branche française. Et, si ça continue comme ça, je serais le premier vendeur de la compagnie toutes branches confondues. Hong veut me faire manager. J’aurai une cinquantaine de commerciaux à ma charge.
– Et bien, qu’est-ce que tu attends, Tigrou ? Fais-leur voir de toutes les couleurs.
– Je n’aurais jamais pu le faire sans toi, Esmie. Je te remercie.
– Ça sert à ça les amis.
– Tu es plus qu’une amie, Esmie.
Simon aperçoit quelque chose devant lui.
– Écoute, il y a un truc que je veux tester. Je te rappelle, OK?
– OK. Tu prends soin de toi. Et tu ne fais pas de bêtises.
– Avec ma nouvelle chance, aucune chance!
Sur le côté de la route…
Une BMW noire sort du parking. Juste au moment où Simon arrive et se gare à cette place. Simon observe le bâtiment en face de lui: un bar-tabac avec l’insigne de la Française des Jeux accroché dessus.
Dans le bar-tabac…
Mr. Henri, la cinquantaine, vient déposer un billet d’Euro Million sur le comptoir. Lucy, 24 ans, une séduisante jeune femme, est la caissière.
– Bonjour, Mr. Henri. Comment allez-vous aujourd’hui ?
– Comment ne pas aller bien lorsqu’on est en présence d’un visage aussi radieux.
– Oh, Mr. Henri. Il faut arrêter de me séduire de cette façon. Je vais vraiment finir par succomber !
Lucy et Mr. Henry échange un sourire joueur. Mr. Henry tend son billet de l’Euro Million.
– Toujours les mêmes numéros, Mr. Henri ?
– Toujours les mêmes.
Lucy enregistre le billet.
– Voilà. Cela ferra dix euros. Et, bonne chance.
– Merci, Lucy.
Henri se dirige vers la sortie. Il commence à mettre le billet dans sa poche, lorsque Simon entre dans le tabac. Simon vient bousculer légèrement Henri.
– Excusez-moi, Monsieur.
– Ce n’est pas grave.
Simon tient la porte pour laisser sortir Henri. Simon se dirige vers Lucy. Cette dernière est en train de s’occuper de l’étagère.
– Excusez-moi.
Lucy se retourne. Elle est agréablement surprise par ce qu’elle voit.
– Bonjour, Monsieur.
– Bonjour, je voudrais faire un Euro Million.
– Un Flash ?
– Un Flash.
– Combien de grilles ?
– Une seule devrait suffire.
Lucy donne le billet à Simon.
– Cela ferra deux euros.
Simon glisse une pièce de deux euros sur le comptoir. Lucy prend la pièce, mais elle s’arrange pour venir caresser le doigt de Simon. Ce dernier s’en aperçoit aussitôt.
– Vous désirez faire une autre opération ?, continue-t-elle.
– Ce sera tout.
Légère déception sur le visage de Lucy. Simon commence à s’en aller, puis se retourne.
– À vrai dire, continue-t-il. J’aurais besoin d’autre chose.
– Oui ?
Simon revient vers Lucy.
– Vous avez un numéro de téléphone ?
Lucy rougit légèrement.
– Oui, mai je ne le donne pas aux inconnus, affirme-t-elle, peu convaincante.
Simon tend sa main.
– OK, je m’appelle Simon. Et vous ?
– Lucy.
Simon serre la main à la jeune femme.
– Je peux avoir votre numéro, maintenant ?
Lucy sourit. Elle attrape un morceau de papier. Inscrit rapidement quelque chose. Et le tend à Simon.
– Peut-être, dit-elle, joueuse.
Au moment où Simon prend le papier, le bruit d’un verre qui se brise se fait entendre.
Lucy et Simon se tournent vers le…
Au côté-bar…
Un client tient sa main droite. Une petite ligne de sang coule de la paume de sa main. Sur le comptoir, il y a des morceaux de verre brisés. Le barman tend une serviette au client.
– Ben alors, René. Tu ne sais plus comment tenir un verre ?, dit-il, joueur.
Les autres clients éclatent de rire.
Au côté-tabac…
Simon range le bout de papier dans sa veste.
– Merci, Lucy.
Simon s’en va.
Au salon, dans l’appartement de Simon, le soir venu…
Simon s’installe confortablement sur le divan. Il pose une assiette de ravioli et une bière sur la petite table. Il allume la TV au moment où l’Euro Million passe. Simon attrape rapidement son ticket.
– Les numéros sont : 10, 13, 12, 15, 18, annonce la présentatrice TV. Et les deux étoiles sont: 1 et 9. Voyons maintenant, s’il y a un heureux gagnant, qui va partir avec la super cagnotte de quarante-six millions d’euros.
La présentatrice regarde un grand écran avec plusieurs pays de l’Europe. Une étoile clignote sur la carte de France, au niveau de Paris.
– Félicitations au Parisien ou à la Parisienne, qui remporte la superbe cagnotte de, je vous le rappelle, quarante-six millions d’euros.
Simon compare les numéros avec son billet. Mais, Simon réalise que les résultats de l’Euro Millions ne correspondent pas avec son billet. Simon reste perplexe.
Le portable se met à sonner.
Simon regarde autour de lui, mais ne trouve pas son portable. Le son vient de la grande table derrière lui, où sa veste y est accrochée. Simon se précipite pour sortir le portable de sa veste. Simon trouve le portable dans la poche extérieure. Un morceau de papier tombe de la veste. Simon est au téléphone, mais il n’y a pas de correspondant.
Simon remarque le papier sur le sol. Il le ramasse. Il découvre que c’est un autre billet d’Euro Million.
Simon attrape rapidement un stylo et vient noter les résultats sur un magazine. Il compare les numéros avec ceux du nouveau billet. Il découvre avec stupeur qu’une grille du billet correspond parfaitement au résultat. Simon explose de joie en sautant dans tous les sens.
Chez le concessionnaire auto, le lendemain…
Simon serre la main du vendeur, qui lui tend des clefs. Tous les deux se tournent vers une superbe Jaguar XJ220.
Dans un grand appartement vide, un autre jour…
C’est un grand appartement dans un quartier chic de Paris. La conseillère en immobilier présente les différentes pièces de l’appartement. Simon hoche positivement de la tête. Il serre la main de la conseillère.
Dans le bureau de Hong, un autre jour…
Simon entre fièrement dans le bureau. Il tend une enveloppe à Hong.
– Qu’est-ce que c’est ?, demande Hong.
– Ma lettre de démission, annonce Simon avec un sourire satisfait.
Hong commence de dire quelque chose, mais Simon est déjà parti.